• Ma scolarité de 1ère année de BTS

    Dès la rentrée, je sympathisai avec F. qui devint une grande amie. Elle venait également de la banlieue, sud. C’est peut-être le fait que nous ne connaissions personne dans ce lycée parisien qui nous a rapprochées.

    Notre premier cours eut lieu bien évidemment avec notre professeur principal de comptabilité, homme en fin de carrière, grand, avec lunettes, toujours en costume cravate, vieille France. Certains qui avaient été scolarisés pour le bac à Verlomme et qui le connaissaient – dont mon futur mari - s’étaient placés dans les derniers rangs de la classe pour mieux observer les réactions des nouveaux – dont je faisais partie - devant ce qui semblait être devenu un rituel du professeur pour se présenter à ses élèves :

    - Moi, je possède le savoir et vous, vous êtes un bocal de cornichons devant moi. Si vous jugez que j’ai tort, je vous encourage à me dire que j’ai raison à 20% plutôt que tort à 80%.

    Il va sans dire que j’écarquillai les yeux comme tous les nouveaux alors que mon mari et ses copains se faisaient remarquer en pouffant de rire au fond de la classe !

    Nous avions la possibilité d’aller déjeuner le midi au restaurant universitaire de l’hôpital Necker ; mon mari s’y rendait. Mais à cinq ou six nouveaux, nous options plutôt pour trouver un café dans le coin. Nous devînmes ainsi des piliers du « café du Théâtre » à nos heures creuses pendant toute l’année scolaire. On y jouait aux dés et aux cartes, toujours autour de boissons non alcoolisées du type café ou chocolat chaud plus sandwich ou croque-monsieur, le midi. L’argent de poche pouvait être vite dépensé à ce rythme !

    F. sortit quelques mois avec un garçon du groupe alors qu’un autre en était maladivement jaloux. Pour ma part, un troisième me faisait maladroitement la cour.

    Aux vacances de Pâques, nous organisâmes une sortie au château de Breteuil dans la vallée de Chevreuse. Le garçon en question, jeune conducteur, obtint de son père qu’il lui prêtât sa magnifique R16. Je ne me souviens plus très bien dans quelles circonstances mais la carrosserie de la voiture fut abîmée et G. en fut, bien entendu, tout retourné lorsqu’il me raccompagna chez moi à Élancourt.

    Je me souviens également qu’habitant près du bois de Vincennes, G. m’invita à fêter la fin de la première année de BTS dans un des restaurants du bois.

     

    Nous fîmes également deux sorties de classe avec un ou deux professeurs. D’économie d’entreprise pour la visite du siège de Pernod Ricard à Créteil ; ce fut l’occasion pour mon futur mari de mettre à l’œuvre ses talents de photographe. De français, me semble-t-il, pour la visite du Palais de la Découverte. Petite anecdote racontée par mon mari : habitant Paris, il était arrivé ainsi que d’autres en avance par rapport à l’heure de rendez-vous. Le Palais de la Découverte faisant face au restaurant Lasserre, ils virent descendre Salvador Dali d’une grande voiture et le hélèrent. L’artiste se retourna et agita sa canne à plusieurs reprises au dessus de sa tête en guise de salut. Il avait soixante dix ans à ce moment-là.

    F. m’invita aussi chez elle et me présenta quelques-uns de ses amis. Je leur rendis l’invitation sur deux jours en leur autorisant à planter leur tente dans le jardin de mes parents à Élancourt. L’un d’entre eux tomba follement amoureux de moi et n’arrêta pas de questionner F. pendant des mois à mon sujet…

    À la fin de chaque année de BTS, nous devions réaliser, au mois de juin, un stage en entreprise. J’effectuai celui de 1976 au centre administratif du CNRS de Gif-sur-Yvette où travaillait ma sœur dans la recherche scientifique. Ma candidature fut retenue à condition que j’accepte un véritable travail saisonnier. Chose que je fis sans rechigner puisque j’étais rémunérée !

    Compte tenu de l’impossibilité de relier Élancourt à la vallée de Chevreuse sans voiture, je logeai chez ma sœur, dans un très bel appartement à Courcelles ; je lui piquai quelques gouttes de parfum Dior chaque matin avant de sortir. Mariée en 1973, elle attendait à l’époque son premier enfant.

    Je me rendais à mon travail par la ligne B du RER. L’été fut caniculaire. La mode était au port de la robe ou de la jupe longue. Pour ma part, je mettais souvent une robe longue sans manches à carreaux Vichy oranges et blancs, garnie de dentelle blanche.

    À Élancourt, je consacrai mon mois de juillet à rédiger mon rapport de stage que je devais rendre à la prochaine rentrée au lycée Verlomme. Je voyais, lorsqu’elle était disponible, mon amie S. qui était déjà dans la vie active. Elle conduisait et nous allions au café à Maurepas.

    Il me semble par ailleurs que je passai un mois d’août assez tristounet, tout le monde ayant quitté la région parisienne pour les vacances, y compris mes amis d’Ergal qui devaient être à l’île d’Oléron pendant que S. s’offrait un voyage aux Baléares avec sa sœur aînée… F. resta, quant à elle, dans sa banlieue sud.

     

    2ème année de BTS

     Je retrouvai F. avec grand plaisir à la rentrée. Pour différentes raisons, nous décidâmes de changer nos habitudes de l’année passée, pour nos pauses, en remplaçant le « café du Théâtre » par « Le Quincy » – « Le Petit Bar », aujourd’hui -, situé presqu’en face du lycée. Nos études de cas de comptabilité devenaient de plus en plus complexes avec l’introduction d’aspects fiscaux. Aussi, lorsque nous arrivions le matin plus tôt que l’heure de début des cours, nous nous retrouvions avec mon amie au Quincy pour travailler ensemble autour d’un petit déjeuner constitué de café, croissant ou tartine beurrée.

    Puis à partir de Noël, nous nous rapprochâmes, petit à petit, par l’intermédiaire d’un élève d’origine basque du groupe d’étudiants où se trouvait mon futur mari. Nous ne nous fréquentions pas l’année précédente. Un jour, ce fut le bazar au fond de la classe : notre basque s’était « défoncé » avant d’entrer en cours…

    F. sortit avec l’un des meilleurs copains de mon futur mari. Un autre de ses copains qui avait quitté le lycée après le bac mais qui venait retrouver ses potes  à la sortie des cours, intercéda auprès de moi pour que je sorte avec lui. Et c’est ainsi qu’en mars 1977, nous allions sceller notre futur ensemble au plus grand étonnement de tout notre entourage, y compris de nos professeurs, en particulier notre sympathique femme, prof de français !

    Nous passâmes nos épreuves de BTS à l’angoissant centre des examens d’Arcueil en mai 1977 et seul mon mari fut reçu. Mon père dit par la suite que malgré ses airs, mon mari habitant Paris, pouvait rattraper le temps perdu dans son travail, tard le soir. Alors que pour moi, ne rentrant pas avant 19h30 chez moi et devant me lever à 6h le lendemain, c’était quasiment impossible.

    J’effectuai mon stage de 2ème année chez Thomson à Bagneux. Je me retrouvai seule dans un grand bureau à étudier les évolutions de trésorerie de projets de régulation audiovisuelle du trafic routier et je m’ennuyai à mourir.

    En juillet, nous travaillions pour nous faire un peu d’argent, mon futur mari et moi-même, à la comptabilité du nouvel Euromarché de Saint-Quentin-en-Yvelines, en lieu et place du quartier du Pas du Lac actuel, situé face à la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines et séparés l’un de l’autre par la RN10. Nous fûmes aux premières loges pour voir un défilé de fraudeurs menottés à travers les baies vitrées de nos bureaux !

    Alors que j’avais retenu en cours d’année un voyage de trois semaines à Corfou avec S. pour le mois d’août, mon mari et nos amis de Verlomme,  partaient en camping en Vendée. Il fut convenu que j’irai les rejoindre en train quelques jours à la fin du mois, à mon retour de Grèce. Cette année là, Elvis Presley quittait cette terre pendant que j’étais à Corfou.

    Je redoublai donc ma seconde année de BTS à Verlomme avec mon couple d’amis alors que mon mari était affecté à Vincennes pour son service militaire.

    Le futur mari de S. avait terminé ses études et ne vint plus me chercher de temps en temps à la sortie des cours.

    F. s’éloignait progressivement de moi pour passer plus de temps avec son compagnon, chose que je pouvais comprendre. J'eus néanmoins  l’impression de parfois leur tenir la chandelle !

    Il va de soi qu’après mon échec de l’année précédente et me retrouvant un peu seule au Quincy, je mis les bouchées doubles dans mon travail et mes notes s’en ressentirent très favorablement dans toutes les matières.

    Les redoublants étaient dispensés d’effectuer un troisième stage en entreprise. J’obtins donc mon diplôme en mai 1978 avec une année de retard sur l’ensemble de mon cursus scolaire alors que je l’avais démarré avec une année d’avance !

    Je fus grippée peu de temps avant la publication des résultats à Arcueil et du fond de mon lit à Élancourt, j’angoissai. Je revois encore mon mari franchir la porte de ma chambre au papier vert pomme pour m’annoncer la bonne nouvelle en ce qui me concernait. F. avait de nouveau échoué alors que son compagnon avait réussi !

    Je partis en août pour la première fois en couple en vacances au bord du lac Chambon dans le Puy-de-Dôme. Une vieille connaissance de mon mari lui avait prêté une Datsun dans laquelle nous écoutions notre chanson : « Baker street » de Gerry Rafferty, en pleine nature, sur une route qui serpentait au sommet des dômes éclairés par la lumière rasante du soir : inoubliable !

     

    Ma scolarité au lycée Roger Verlomme (1975-1978) à Paris
    Coucher de soleil dans le Massif Central

     



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  • Lycée Roger Verlomme (1975-1978) - Paris

    Les trajets

    Contrairement à nos jours où le BTS se prépare dans de nombreux lycées, il fallait, en 1975, se rendre à Paris pour poursuivre les études après le bac ; j’avais 18 ans.

    Pour cela, je fus acceptée au lycée Roger Verlomme - ancien préfet de la Seine -, 24 rue Fondary  dans le 15ème arrondissement, au plus près de la banlieue ouest.

    Pour la première fois, je crois, j’entrai dans un milieu où je ne connaissais personne et avec des temps de trajet record, d’une heure et demie non compressible !

    Lorsque tout se passait bien, je devais partir de chez moi à 7h et me rendre sur la place de l’église du village d’Élancourt pour prendre l’autocar qui me déposait à Trappes. Puis à partir de l’arrêt, je me rendais à pied  à la gare SNCF pour prendre un train jusqu’à Paris-Montparnasse. De là, j’empruntais de longs couloirs pour rejoindre la ligne de métro aérien Nation - Charles de Gaulle - Étoile et descendais à la 4ème station de La Motte-Picquet - Grenelle. Puis, je prenais à pied la rue du Commerce et enfin, la rue Fondary sur la droite, le tout pour être en cours à 8h30. Le soir en sortant à 18h, il ne fallait pas traîner pour faire le chemin inverse et pouvoir attraper un train à Montparnasse qui me permettrait de prendre le dernier car de la journée desservant Élancourt Village.

    Je n’avais pas cours le samedi. En revanche, sortant le mercredi à 12h30, les horaires de train de Paris-Montparnasse ne correspondaient pas avec ceux de mon autocar. Aussi, je prenais le métro à Émile Zola jusqu’à Javel où je prenais le train dans lequel je me plaisais toujours, avant d’arriver au terminus de Versailles Rive Gauche, à jeter un coup d’œil sur l’arrière du lycée Marie Curie que j’avais quitté. Ensuite, je traversais l’avenue pour prendre le car Gaubert à la gare routière où je pouvais éventuellement retrouver quelques amis d’Ergal.

    Quel trafic ! avec fort heureusement l’utilisation de la toute nouvelle carte orange, qui permettait de passer d’un moyen de transport à un autre à l’aide d’un même titre de transport, coupon magnétique mensuel, 5 zones pour nous.

    Je n’étais, par ailleurs, pas seule pour mes voyages en train que j’effectuais assez souvent en compagnie du futur mari de S. ainsi que d’un de ses copains. Tous deux étaient en école de commerce, à Paris également, et suivant leurs horaires, nous nous retrouvions sur le quai de la gare de Trappes le matin ; le train venait de Rambouillet et nous restions fréquemment debout. Les wagons étaient très enfumés à l’époque et bien que les jeunes fussent pour la plupart fumeurs, il faut reconnaître que l’odeur du tabac froid était nauséabonde !

    Le métro aérien, quant à lui, ne m’était pas désagréable, offrant un moment de respiration au sein de mes longs trajets quotidiens.

    Il n’était pas rare que mes deux compères viennent également me chercher au lycée Verlomme, le soir, et cela faisait jaser mes nouveaux camarades de classe. 

    Lycée Roger Verlomme (1975-1978) - Paris

     

    Les locaux

    Ancien établissement ayant accueilli après la guerre des jeunes filles scolarisées en couture, il devint lycée en 1957. Comparativement aux deux établissements que j’avais fréquentés précédemment, je le trouvai vétuste.

    On pénétrait dans l’enceinte par un haut porche suivi d’un sas qui nous obligeait à passer devant la loge du concierge avant d’arriver dans une cour goudronnée peuplée de quelques arbres, un peu comme celle de mon école primaire d’Élancourt Village ! On entrait dans le bâtiment à droite. Les cours des BTS se déroulaient exclusivement au second étage.

    En première année, après avoir monté un escalier en bois assez large qui craquait sous nos pieds, on prenait, au 2ème étage le couloir de gauche pour rejoindre notre salle de classe attitrée, au fond à gauche. En seconde année, on prenait le couloir de droite au 1er étage, on tournait en laissant sur notre droite des toilettes pour rejoindre un autre escalier qui nous conduisait au 2ème étage vers notre salle au fond à droite. Les deux salles de 1ère et 2ème années pouvaient correspondre par une salle de mécanographie/informatique qui n’était pas laissée en libre accès aux élèves. Les cartes ou les bandes perforées étaient de mise à l’époque et les cours se déroulaient par demi-groupes.

    De même pour les cours d’anglais qui avaient lieu dans un pavillon équipé en laboratoire, situé dans la cour à gauche du porche d’entrée.


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  • Je découvris au mois de septembre 1972 ce qu’est la comptabilité ainsi que le plan comptable mais je n’obtins le déclic pour cette technique que plus tard après avoir réalisé de nombreuses études de cas.

    Nous avions comme professeur une jeune femme aux cheveux roux très courts qui me faisait penser physiquement à Annie Girardot. Elle était très sympa et avait même invité ses élèves chez elle en fin d’année scolaire. Beaucoup était plus âgés que moi car ils avaient préparé un B.E.P. avant de rattraper la filière du bac. Mes nouvelles camarades avaient au minimum un an de plus que moi, deux habitaient Villepreux. Nous avions dans la classe trois jolies et vraies blondes. Une fumait beaucoup et nous disait qu’elle crachait du sang lorsqu’elle toussait le matin ! Fallait-il la croire ? Nous avions également une vietnamienne toute mince avec des lunettes rondes et une magnifique chevelure lisse, couleur de jais. Une autre fille, très grande aux cheveux courts venant de B.E.P. avait déjà l’allure d’une femme. En cours, elle n’arrêtait pas de manger l’intérieur de ses joues !

    J’échouai au bac en 1974 et pour la première fois de ma vie, je redoublai, en 1975, ma terminale. Mes bulletins de notes – au carbone - devinrent alors excellents notamment en maths avec au programme, les études de fonction.

    Je sympathisai avec une métisse aux cheveux mi-longs, très épais et frisés. Elle s’habillait en robe indienne, fumait des « Camel », sentait l’encens, le patchouli et elle me fascinait. Nous avions fait fureur dans la classe en réalisant ensemble un exposé sur l’Inde et ses castes. Ce travail en binôme m’avait permis de mieux la connaître. Elle me racontait que souvent elle partait en week-end avec un groupe d’amis dans une grande maison pour « faire la fête ». L’expression m’est restée mais à la seule différence que pour elle, la fête impliquait l’usage de drogues. En espérant que ces produits ne lui aient pas, à terme, porté préjudice …

     

    Je repassai mon bac en 1975 avec succès, au lycée Lecourbe dans le XVème arrondissement de Paris, comme la première fois. Premier pas vers mes années parisiennes ! À ce moment, je ne savais pas que mon futur mari habitait rue Lecourbe.

    Au-delà du stress occasionné par les épreuves, vint s’y ajouter ceux de se rendre à Paris et de se présenter en retard aux épreuves.

    Je garde toutefois un très bon souvenir du jour où à l’issue de l’écrit à gros coefficient, mon père vint me chercher pour m’emmener au restaurant espagnol situé sur le trottoir d’en face du lycée Lecourbe. Moment rare et privilégié d’échanges en tête à tête, de surcroît dans un bon restaurant « Le Derrick Catalan ». Malgré mon peu d’assurance concernant ma réussite aux épreuves, je fus ravie et très fière que mon père prenne cette initiative.

     

    Ma scolarité au lycée Marie Curie de Versailles (1972-1975)

    Le Derrick Catalan

     


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  • Une artiste, la Rochat nous a quittés...Je lui rends hommage ici et me souviens des moments forts que nous avons passés ensemble :

    - Dès les années 2000, elle a promu mes premiers livres au marché de Noël de Pontchartrain et elle m'a offert à cette occasion une plume de son oie (cet évènement a fait l'objet d'un article dans mon carnet "Regard indiscret sur Jouars-Pontchartrain". Ce dernier a ensuite suscité l'envie d'une de ses amies pour que j'écrive "Eau de Cressay"
    - En 2010, nous avons toutes deux fait des démonstrations de peinture et de sable coloré sur la place Foch pour les journées du patrimoine
    - En 2011, nous nous sommes retrouvées au marché de Noël de Neauphle-le-Vieux
    - En 2012, je l'ai fait participer au projet "Un lien, c'est tout" du PNR en l'invitant à une prise de vues artistiques sur la place Foch. Elle m'a ensuite sollicitée pour valider un jeu qu'elle a inventé sur l'écologie et pour l'aider à monter son exposition bleue qu'elle a donnée en octobre au Foyer rural.

    L'extravagance de ses chapeaux n'avait d'égale que dans son élégance. L'azur du ciel se reflétait dans son beau regard bleu. Elle était le rayon de soleil de la commune. Salut la Rochat. Au revoir Françoise bien aimée.

    Une artiste, la Rochat nous a quittés...


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  • Lycée Marie-Curie de Versailles (1972-1975)

     

    Les trajets

    N’affectionnant pas les cours de macro économie de la filière B, je pris le départ à la rentrée 72-73 pour un bac technologique de gestion des entreprises – oh sacrilège : G2 ! - à Versailles. Mon avenir devenait tout tracé ! Le jour de repos hebdomadaire passa cette année-là du jeudi au mercredi.

    J’aimai particulièrement les préparatifs de chaque rentrée pour laquelle je me déplaçai à Versailles avec mon amie d’enfance, S. scolarisée à Rambouillet et sa sœur scolarisée comme moi à Marie Curie mais en G1, afin de réaliser nos photos d’identité qui devaient figurer sur notre carte de transport ou qui pouvaient être requises pour les dossiers de certains professeurs. Le terminus de la gare Rive Gauche était muni d’un appareil photomaton. Lorsque nous arrivions d’Élancourt par autocar sous un beau soleil de début septembre généralement présent, un délicieux effluve de tabac blond, en provenance des touristes allant visiter le château, flottait dans l’air.

    L’approvisionnement en livres de classe se faisait chez Gibert Jeunes, rue de la Paroisse.

    Mon temps de trajet se voyait donc allongé de la distance supplémentaire à parcourir entre Saint-Cyr et Versailles par autocar, sans compter les embouteillages déjà existants aux heures de pointe à l’entrée du centre administratif. Il fallait, dans ce cas, une heure de trajet voire plus, entre Élancourt et Versailles. Mais cet inconvénient était largement compensé par la beauté de nos passages devant le parc du château, l’Orangerie et la Pièce d’Eau des Suisses alors que je n’avais jamais été très fan de Saint-Cyr, reconstruite après la guerre. Sans oublier que je retrouvais régulièrement mes copains d’Ergal à la gare routière pour le retour.

    Situé au 70 avenue de Paris, le lycée Marie Curie, tout comme le lycée Mansart de Saint-Cyr, se trouvait à un bon kilomètre à pied de notre arrêt d’autocar situé à la gare ferroviaire Rive Gauche, implantée en face de la gare routière. L’hiver, la marche à pied était d’autant plus pénible que le vent et la pluie ou la neige s’engouffraient dans le couloir que formaient la large avenue de Paris et ses contre-allées. En revanche à Noël, les décorations de l’hôtel de ville devant lequel nous passions n’avaient pas d’égales à mes yeux.

    Lorsque je n’étais pas trop pressée par les horaires, je faisais un détour par la gare des Chantiers pour accompagner ma camarade de classe MF, anciennement d’Élancourt, qui prenait le train pour rejoindre son nouveau domicile à Trappes. De même, je pouvais aller flâner un peu dans les magasins « Prisunic » (Monoprix depuis) de la rue Georges Clémenceau ou « Le printemps » (Eurodif aujourd’hui) de l’avenue de Saint-Cloud où je m’achetai de temps en temps un parfum « Barbara Gould ».

    Sans que mes parents le sachent, mon petit copain de Trappes venait me chercher en 2 CV le samedi midi - et me ramenait chez lui, à côté de l’arrêt de bus du Grenier à sel où je prenais le car pour Élancourt, environ trois quarts d’heure plus tard. Ainsi nous pouvions passer un petit moment ensemble à écouter notamment « I can’t live without you » d’Harry Nilsson… J’avais 16 ans.

     

    Lycée Marie-Curie de Versailles (1972-1975)

     

    Les locaux (de mémoire approximative)

    Anciennement collège de filles, Marie Curie devint lycée technologique en 1959. Situé après le couvent Notre-Dame du Cénacle, il était peu visible à partir de la contre allée de l’avenue de Paris. Compris entre la rue et la voie ferrée Rive Gauche reliant l’ouest de Paris à Versailles, les différents bâtiments ressemblaient de l’extérieur à des cubes aux couleurs bleu-vert. Si mes souvenirs sont exacts, une fois la grille franchie à gauche du bâtiment de l’administration, l’allée principale descendait en longeant sur la droite le réfectoire pour aboutir à un grand escalier qui montait sur le parvis d’un premier bâtiment relié à un second par une passerelle. Les salles de classe de chaque étage étaient desservies par un escalier central.

    Un dernier bâtiment au plus près de la voie ferrée accueillait, il me semble, un gymnase. D’architecture plus complexe que le lycée Mansart de Saint-Cyr l’École, mes souvenirs concernant les bâtiments du lycée Marie Curie restent flous.

    Le stade, se trouvant quant à lui à l’extérieur de l’enceinte du lycée, nous devions emprunter la rue Jean Mermoz, tout de suite à droite en sortant par l’avenue de Paris et nous devions franchir à pied et avec prudence  le passage à niveau sur la voie ferrée de Rive Gauche.

     


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