• La cloche a sonné, l'école est finie

    colline.jpg Vue à partir d'un tournant de la route du Mesnil

    A l’époque, il n’y avait pas de cantine scolaire, la plupart des femmes restaient au foyer et chaque élève rentrait donc chez lui pour déjeuner.  J’avais toujours quelques angoisses de rencontrer le « Négus » : on appelait ainsi un  ivrogne, souvent affalé en bord de chemin, dans le tournant isolé, longeant notre jardin. Litron de rouge à ses côtés, jambes empiétant largement sur la voie pierreuse, il n’était pas rare qu’il hurle ses injures d’homme ivre. Fort heureusement pour lui, le trafic automobile sur le chemin de la Coudriette était quasiment nul, notre maison étant la seule et unique sur le chemin.

    Je garde aussi en mémoire ma plus grande frayeur d’un samedi midi lorsqu’en sortant de classe, nous vîmes en direction de chez moi, d’immenses flammes et fumée s’élever dans le ciel . Je m’élançai en criant et pleurant,  pensant que l’incendie provenait de ma maison. Mais ma mère vint à ma rencontre pour me rassurer et me protéger de l’intense chaleur qui se dégageait de l’usine qui se situait en contrebas de notre chemin et qui était en feu,  entre la route de Montfort et le chemin de Paris.

    Le soir, à chaque fois que c’était possible, je faisais étape chez un couple de personnes âgées, parents de mon institutrice de cours élémentaire et que je considérais comme mes grands-parents. Dès mon plus jeune âge, j’avais pris l’habitude de passer de longs moments avec eux, les deux familles logeant à chaque bout d’une grande demeure. Je n’avais de cesse de leur réclamer des parties de dominos. Leur autre fille travaillait chez Lanvin et nous ramenait des chutes de tissu luxueux qui habillaient mes poupées.

    De temps en temps, j’accompagnai aussi ma sœur dans une des fermes du quartier du Mousseau (Ferme Gozé située en face de celle actuelle du Mousseau) pour chercher le lait frais. Nous empruntions alors le chemin des Vignes qui longe l’école, coupions en montant sur la gauche à travers champ pour rejoindre la route du Mesnil tout en lacets et couper à nouveau par la droite dans le prolongement de la sente Pierre Stassinet (ancien élu de la commune).

    Encore aujourd’hui lorsqu’on emprunte la route du Mesnil qui serpente du plateau de la ville nouvelle jusqu’au village encaissé au fond de la vallée, on se croirait presque en moyenne montagne ! 

     

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