• La Mairie-École : poumon des anciens villages

     ELANCOURT VILLAGE : à l’heure où le Musée de l’Éducation va quitter les lieux, je me souviens de ma scolarité :
    - 1962-1963 : Cours Préparatoire 1 – Mme Juhel, jeune femme peu sévère
    - 1963-1964 : (sans passer par le Cours Préparatoire 2) Cours Élémentaire 1– Mme Ferchal, un peu plus sévère
    - 1964-1965 : Cours Élémentaire 2 - Mme Ferchal
    - 1965-1966 : Cours Moyen 1 – Mr Ball,  directeur de l’école, sévère, et secrétaire de mairie
    - 1966-1967 : Cours Moyen 2 – Mr Ball

     Extrait

    La Mairie-École : poumon des anciens villages La Mairie-École : poumon des anciens villages

    L’école accueillait les enfants des différents quartiers du village, du hameau de Launay et du moulin de Frécambeau, la commune comptant à l’époque entre 700 et 800 habitants. Elle accueillait également quelques enfants d’Ergal (hameau de Jouars-Pontchartrain situé à 2 km). Il n’y avait pas d’école maternelle ; j’ai donc effectué ma première rentrée scolaire à l’école primaire en septembre 1962 à l’âge de 5 ans ; je l’ai quittée à la mi 67, pour entrer en 6ème au lycée Mansart de Saint-Cyr-l’École. Les 3 classes de l’école étaient mixtes, à 2 niveaux et comportaient chacune environ 25 élèves. Le jour de repos hebdomadaire était à l’époque fixé au jeudi et nous avions classe le samedi matin, jour réservé aux compositions mensuelles. Il n’y avait aucune garderie ni réfectoire mais une heure d’étude facultative avait lieu le soir de 17 à 18h dans la salle des CM1-CM2, assurée par l’épouse du directeur notamment lorsque celui-ci tenait la permanence de la mairie. Une journée était habituellement rythmée ainsi :

    - 08h 45-10h 15 : classe
    - 10h 15-10h 30 : récréation
    - 10h 30-12h 00 : classe
    - 12h 00-13h 30 : pause méridienne (école située à 150 m de chez moi)
    - 13h 45-15h 00 : classe
    - 15h 00-15h 15 : récréation
    - 15h 15-16h 30 : classe

    Configuration  de l’ensemble des bâtiments :

    La Mairie-École : poumon des anciens villages

    Institutrices et instituteur : Mme Juhel logeait donc avec sa famille dans le bâtiment des CP dont elle avait la charge et qui donnait sur le Chemin des Vignes. J’entrai en CP avec sa fille. Mme Ferchal et Mr Ball logeaient avec leur famille, chacun dans un appartement au 1er étage de la mairie. L’époux de Mme Ferchal cultivait un potager. Leur fille et leur fils, plus âgés que moi, allèrent en classe en même temps que ma sœur ainsi que les 2 fils de Mr Ball. Mme Ferchal était la fille de ma voisine que je considérais comme ma grand-mère.

    La Mairie-École : poumon des anciens villages

    Configuration de chaque classe : lorsque le coup de sifflet du directeur retentissait, les enfants étaient appelés à se rassembler dans la cour de l’école, en rang 2 par 2, devant la porte de leur classe. On trouvait dans chaque couloir les porte-manteaux et les bacs-éviers destinés à se laver les mains et rincer les encriers, pots de peinture et pinceaux. Chaque classe était spacieuse, haute de plafond, parquetée au sol, avec de hautes fenêtres donnant de part et d’autre sur la rue et sur la cour. Une bonne odeur mélangée de bois ciré et de craie y régnait. Le pan de mur du fond était pourvu sur toute sa longueur d’un meuble-vitrine en bois foncé. Les 2 premières rangées de tables étaient réservées aux élèves de niveau 1, les deux suivantes à ceux de niveau 2. Le bureau de l’enseignant était situé sur l’estrade en bois, tableau noir ou vert derrière lui. Chaque table était en fait un pupitre en bois clair creusé de chaque côté d’un petit trou pour accueillir un encrier en porcelaine ; le plateau pouvait être gravé de quelques empreintes des élèves qui nous avaient précédés. En dessous de chaque plateau se trouvait une « case » pour y ranger nos cahiers et livres, fournis par l’Éducation nationale. L’assise était à 2 places, reliée au plateau  par des tubes verdâtres. Mais lors des compositions, nous étions seuls à une table !

    En classe : au début de chaque demi-journée, il y avait l’appel. Au CP, j’ai appris à lire avec les histoires d’un petit garçon qui se nommait Rémi (futur prénom de mon fils…). Les pages d’écriture se faisaient au porte-plume et à l’encre violette. Le travail et la conduite étaient récompensés par un système de bons points ; au bout de 10, l’enseignant nous donnait une image.

    Au-delà des cours traditionnels de lecture, écriture, calcul, histoire, géographie, sciences et éducation civique, nous avions des activités plus récréatives, notamment aux périodes de Noël, fêtes des mères et pères ou de fin d’année scolaire. Je me souviens plus particulièrement du chant « Petit Papa Noël » en groupe sur l’estrade, des sapins en relief découpés par 2 dans du Canson, peints en vert et emboités l’un dans l’autre par l’intermédiaire d’une fente au milieu de l’un. Leur décoration était ensuite faîte à l’aide de collage de gommettes de toutes les couleurs. Les poèmes que l’on s’appliquait tant à écrire pour la fête de nos parents. Et ce gros poisson jaune et bleu que j’avais réalisé au sein d’une œuvre collective de fin d’année de CM2…

    Tenue vestimentaire à l’école : Pas d’uniforme obligatoire, en revanche le tablier était de rigueur (bien souvent écossais avec un col Claudine blanc pour les filles). Celles-ci avaient le droit au port du pantalon (fuseau la plupart du temps).

    Récréations : les filles jouaient à la corde à sauter ou à la marelle tracée au sol à l’aide d’une petite pierre qui servait également à monter progressivement de la terre au ciel ; les garçons jouaient souvent à la bagarre mais retrouvaient volontiers les filles pour de grandes parties à chat autour des tilleuls lorsque leurs circonférences n’étaient pas arpentées par des élèves remplissant une punition. Le préau nous servait d’abri lorsqu’il pleuvait mais nous y étions un peu à l’étroit pour ce type d’activités. Ceux qui restaient à l’étude après la sortie de l’école goutaient dans la cour ce que leur mère leur avait amoureusement préparé.

    Hygiène et sécurité : avant 1962, j’habitais dans une maison ancienne sans salle de bains. Toutes les semaines ma mère m’emmenait aux douches municipales situées dans la mairie-école. Les WC pour les élèves de l’école se trouvaient dans la cour, à la turque, dans des cabines aux portes n’allant ni jusqu’au plafond, ni jusqu’au sol. Tous les ans, un camion médical venait stationner devant l’école ; chaque enfant avait notamment droit à une radioscopie pulmonaire, était vacciné si nécessaire, pesé, mesuré et testé pour sa vision dans une salle de la mairie.  À noter également que sur le toit de cette dernière se trouve encore une sirène à plusieurs cornets qui retentissait à titre d’essai une fois par mois. Celle-ci avait notamment émis son bruit strident un midi, au moment de la sortie de l’école, en raison d’un incendie qui s’était déclaré dans la seule et unique usine située à la sortie du village, en allant vers Jouars-Pontchartrain.

    Autres : Tous les ans également, un photographe se déplaçait pour réaliser des photos individuelles des enfants et une photo de groupe (sur 3 rangées avec l’enseignant) dans la cour. Les plus petits étaient placés devant, assis sur un banc et les mains sur les genoux, les plus grands étaient debout sur un autre banc à l’arrière, enfin les enfants de taille moyenne étaient debout dans le rang intermédiaire. Puis, à la fin de chaque année scolaire, la fête des remises de prix avait lieu sous le préau. Ensuite, chaque mois de juillet pendant les grandes vacances, nous allions avec ma mère dans la cour récolter les fleurs de tilleul pour en faire des infusions. Puis à la mi-septembre, une nouvelle rentrée scolaire avait lieu. Hormis l’arrivée des petits nouveaux ou les redoublements, nous connaissions à l’avance la composition de notre future classe.

    Au début des années 70, l’ancien terrain de tennis auquel les enfants de l’école n’avaient guère accès accueillit une maison des jeunes préfabriquée construite par et pour les adolescents du village, dont je faisais partie, ainsi que ceux des environs, notamment de la nouvelle Commanderie des Templiers, des Nouveaux Horizons et de Maurepas. Puis avec l’intégration du village dans la ville nouvelle, mairie et école fermèrent définitivement leurs portes et je dus me marier en 1979 à la mairie de la ville nouvelle.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    denis
    Mardi 7 Février 2017 à 10:34

    Coucou Emérance,

    une fois de plus un excellent article yes qui prouve que ta mémoire est intacte, et qui remémore chez moi des souvenirs plus ou moins disparus. Tu as eu la chance de connaître la mixité depuis le début. Ce ne fut pas mon cas. Chez nous (Poissy) comme dans beaucoup d'autres communes les filles et les garçons ensemble, c'était hors de question, une école primaire séparée souvent jusqu'à la cour de récréation ( Au collège idem). On retrouve  d'ailleurs dans l'architecture de ces mairies écoles dont de nombreuses en IdF sont encore en l'état, cette structure Ecole des filles d'un côté, bâtiment central lié à la Mairie, école des garçons à l'opposé.

    Dans le cadre de notre jeu "Sur la piste des cistes" nous avons découvert qu'elles possédaient (presque) toutes un élément patrimonial identique une plaque commémorative en céramique à la mémoire des Instituteurs (et des enfants) de Seine et Oise morts pour la patrie lors de la 1ere guerre mondiale. Cette plaque fut fabriquée vers 1925 à un ou plusieurs exemplaires pour chaque commune de Seine et Oise. Nous en avons retrouvé à ce jour plus de 440 Certaines sont encore en place au même endroit de l'ancienne Mairie-Ecole (A l'entrée, sous le préau, ou bien dans l'enceinte même de la Mairie). Curieusement la Mairie-Ecole d'Elancourt n'en a jamais possédé ou alors elle a disparu depuis longtemps. Le Musée de l'Education, dont tu m'apprends le définitif renoncement à son ouverture , était même à la recherche d'une de ces plaques dans les communes qui en possédaient plusieurs, pour compléter le décorum.

    Voici celle qui embellit généreusement l'Ecole de la Tour à Maurepas et qui devait à l'origine, être apposée à la Mairie-Ecole que l'on voit sur la carte postale ancienne.

    Plaque commémorative Maurepas

    Bonne journée.

    Denis

     

    2
    Mercredi 8 Février 2017 à 09:22

    Coucou Denis,

    Merci pour ton commentaire. L'école d'Elancourt garde trace de par sa configuration (somme toute assez commune) de la séparation des garçons et des filles. Tu as raison, j'ai eu cette chance de ne pas souffrir de cette discrimination, à défaut d'éventuelles autres plus tard au lycée !
    Décidemment les échanges via les commentaires sont toujours riches, dommage qu'il n'y en ait pas souvent (sauf les tiens). Merci beaucoup pour ces informations sur les plaques commémoratives que je ne connaissais pas. Reste donc à retrouver celle d'Elancourt !!!

    Amicalement. Emérance.

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    3
    Patrick.A
    Samedi 11 Novembre 2017 à 20:24

    Tout est parfait, j'étais là à cette période, Monsieur BALL ...également secrétaire de mairie (vous vous souvenez?), avez vous d'autres souvenirs?,peut être que l'on se connaît,en tous cas merci et bravo!

    4
    Patrick.A
    Vendredi 17 Novembre 2017 à 15:51

    Merci beaucoup pour ces beaux souvenirs, tu m'as très bien reconnu et je me souviens parfaitement de toi, formidable! je me permettrai de te recontacter si tu me l'autorises, merci encore. 

    Bien à toi.

    A P.

      • Alexandre martine
        Dimanche 19 Novembre 2017 à 19:47
        Bonjour
        Je viens de voir l article sur l'école d Elancourt que de souvenirs moi aussi j étais chez Mmes Juhel et Ferchal ainsi que chez Monsieur Ball, mais avec 2 ans de plus
        Je suis la grande sœur de Patrick Alexandre ...
        Encore une fois très bel article
        Que de souvenirs
        Merci
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