• Le château de Pontchartrain à la télévision : compléments !

    MISE AU POINT

    Seconde fois que j’ai l’occasion de suivre une émission télévisée ayant pour sujet les courtisanes du XIXème siècle et plus particulièrement la Païva : le 12 mai 2023, Sous les Jupons de l’Histoire (Christine Bravo - Chérie 25)Pour mémoire le 19 août 2014, Secrets d’Histoire (Stéphane Bern - France 3).

    La jumelle oubliée

    1. Sur le château de Pontchartrain

    Celui-ci est évoqué comme un très beau château des Yvelines ayant permis à la Païva de mener grand train avant l’ouverture de son hôtel parisien en 1865. Certes, marquise et maîtresse du comte Guido Henckel  von  Donnersmarck alors propriétaire du château (elle en deviendra l’épouse en 1871), elle y réalise une partie de ses ambitions. Mais on doit surtout au couple, en faisant appel à l’architecte Pierre Manguin (le même que pour son hôtel parisien),  l’embellissement du château avec au nord du bâtiment central, la création du pavillon (devenu chapelle par la suite), du jardin d’hiver et de la salle à manger, le tout se plaçant en miroir de la partie sud composée du salon tréflé, de la grande galerie (des XVII et XVIIIème siècles, les 2 seules pièces intérieures classées aux monuments historiques, en 1979) et de la salle de billard.

    Bien que n’étant, par ailleurs pas, l’objet essentiel de l’émission, ce « très beau château yvelinois » n’est pas signalé comme ayant été vendu à la découpe en 2019 pour y faire des appartements de luxe. Le permis de construire ayant été signé sans émoi à l’époque, un retour en arrière est quasiment impossible. Afin de faire bénéficier les riches acquéreurs des appartements d’une défiscalisation sur les travaux, cette partie nord a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2021 ! Et le pire, l’orangerie que l’on doit également au couple prussien, aujourd'hui en ruine, fait également partie de cette inscription - en ruine par le manque d’entretien attribué à la dernière famille propriétaire pendant les 50 dernières années, tout comme la maison du jardinier en bordure de la route de Jouars - . Les 2 édifices sont maintenant réputés monuments  historiques pour leur cohérence avec le parc à l’anglaise de la fin du XIXème siècle (rappelons néanmoins que seul le parc ordonnancé à la française de Le Nôtre a été classé en 1979 : cliquez sur l'image ci-dessous). Ils vont être démolis puis reconstruits à neuf pour accueillir des appartements ultra modernes : cherchez l’erreur !

    Le château de Pontchartrain évoqué à la télévision : compléments ! 

    2. Sur le portait de la Païva

    Nous le savons, la Païva a usé de ses charmes pour atteindre les sommets de l’échelle sociale, revanche probable sur son enfance au sein du ghetto juif de l’empire russe. Mais, il y a manière de traiter l’histoire. Christine Bravo et son équipe auraient pu se passer de surenchérir vulgairement ainsi que de forcer le trait des remarques peu élogieuses sur la Païva et son hôtel particulier parisien, classé aux monuments historiques, rappelons-le.

    3. Sur le comte Guido Henckel von Donnersmarck

    - Château et domaine de Pontchartrain

    Malgré  tout, le Comte GVD (initiales du fronton de la grille classée du parc du château de Pontchartrain), aime son épouse. Riche industriel prussien dans les mines de charbon, il lui fait construire un second château sur sa propriété de Neudeck en Silésie (Pologne), largement inspiré de la configuration du château de Pontchartrain. Ayant participé à la guerre aux côtés de Bismark, son cousin, et après être devenu préfet de la Lorraine indexée, il se retire avec la Païva en 1877 à Neudeck où elle décède en 1884.  Il se remarie en 1887 avec Katharina Slepzow et a avec elle, 2 fils. Il revend Pontchartrain à Auguste Dreyfus en 1888. Il meurt en 1916. Le château de Neudeck est brulé en 1945 par les communistes. Son arrière petit-fils, Florian, est un réalisateur qui a reçu 2 Oscars pour  ses films « La vie des autres » en 2007 et « L’œuvre sans auteur » en 2018. La vie des autres a également reçu un César en 2008.

    J’ai longtemps rêvé que Florian et/ou son frère, scénariste, réalisent un film sur le pan d’histoire européenne du château de Pontchartrain liée à leur arrière grand-père avant qu’il ne disparaisse définitivement dans les affres des travaux… Trop tard…

    Debout citoyens, sauvons le château de Pontchartrain

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