• Poétique du paysage à Jouars-Pontchartrain

    intégralité plaine
    Malgré la grisaille et l’humidité, je fus la première, le 5 janvier, à arpenter la plaine de Jouars avec Anne et François dans le cadre du projet « Poétique du paysage » du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse.
    En l’espace de 3 heures, nous avons remonté le temps des XX derniers siècles. En partant de la voie 2000, nous sommes passés par le Moyen-Âge pour rejoindre l’époque gallo-romaine : un voyage riche en découverte et en émotion qui nous a, bien entendu, ramené à  la réalité mais pour mieux l'apprécier encore !  François travaille actuellement à la création artistique que lui a inspirée notre marche à partir d'un montage vidéo de 6 mn réalisé par Anne. J'ai hâte de voir le résultat compte tenu de ce qui suit.   

    1. La déviation de la RN12

    A  la fin du XXème siècle,  la nationale 12 constituait une saignée très polluante dans la ville. Depuis le début du XXIème siècle, la voie 2000 s’enfonce à Chennevières dans une tranchée couverte bordée de merlons pour resurgir au-delà de l’allée de Jouars et poursuivre sa course vers Brest. L’espace situé  au-dessus de la tranchée couverte constitue un belvédère encore peu connu des chartripontains, qui s’ouvre sur la plaine.  Un appel a été lancé pour donner un nom de baptême à cet espace. Faisant suite à une balade contée nocturne, je l’appellerais bien le Jardin des Elfes, l’aménagerais en jardin public paysager avec mise en place de quelques bancs destinés à la contemplation, sous réserve d'un effacement systématique des tags sur les murs du tunnel.

    2. Le château et sa perspective

    Lorsqu'on descend la côte de Pontchartrain pour entrer dans la ville, le regard est porté par la ligne de fuite de l'allée du château qui, aux arbres dénudés en hiver, s'ouvre sur la pièce d'eau située derrière le château et la vaste prairie s'étendant jusqu'à Montfort-l'Amaury : il s'agit de la perspective Le Nôtre longue de 13 km.

    3. Les ponts et ruelles de Chennenières

    Rue de la Galetterie, les lapins viennent à notre rencontre. Chennevières est le hameau tout désigné pour l’inspiration artistique : maisons de caractère, chaumière, rues pavées, rivière et petits ponts… Un charme bucolique sans conteste ! C’est ici que Séraphine, chatte héroïne de ma randonnée romancée dans la vallée de la Mauldre, s’égare le long du ru d’Elancourt…

     4. Le chemin de la Messe – Cimetière -  Eglise de Jouars

    Trois générations de mes descendants reposent au cimetière avec cette vue imprenable sur le coteau de Neauphle qui me fait toujours penser à une maquette perdue dans l’immensité de la plaine. L’église de Jouars du XIème siècle est repérable de loin avec son clocher en forme de dôme. La nuit, il s’illumine et sert de guide. Comme pour bon nombre d’églises de village, je regrette qu’elle ne soit pas ouverte librement au public.

     5. L'allée de Jouars et église à son extrémité

    Pour mon père, cette ligne droite bordée de platanes entre le château et l'église était la matérialisation de l’infini.
    Ce fut et sera probablement encore, un lieu de tournage de scènes de films.
    Dont Flic story de Jacques Deray,  La 7ème compagnie de Robert Lamoureux, L’itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch…     

    6. Le chemin de la Fontaine Saint-Martin

    Il s’agit de la voie gallo-romaine Paris-Dreux, située après l’ancienne école de Jouars qui était fréquentée par mon père dans les années 30 et que j’ai pu visiter il y a une dizaine d’années : très émouvant ! C’est aussi ici que je peux rêver de rejoindre mes enfants sur l’île de Saint-Martin aux Antilles. En effet, pour le concours 2012, j’ai écrit une nouvelle "Je voudrais monter au paradis" établissant un parallèle entre la beauté de la houle océanique en période cyclonique autour de l’île de Saint-Martin et celle de l’ondulation des herbes hautes autour de la Fontaine Saint-Martin  par temps d’orage.

    7. La ferme d’Ithe

    Ancienne grange cistercienne abandonnée depuis les années 60, elle est en cours de restauration, s'élevant sur l'emplacement de la plus grande cité gallo-romaine recensée en Île-de-France, Diodurum (cité des dieux). La mise en exergue de la ville antique remonte aux années 70, à l'aide de photos aériennes dessinant de vastes zones de démarcation de bâtiments. Se situant sur le tracé de la déviation de la RN12, elle a fait l'objet de fouilles assez poussées avant d'être préservée en partie sous la déviation. C'est ici que Louison, maîtresse de Séraphine, effectue un stage d'été de fouilles archéologiques. 
     
    J’aimerais que les abords de la Mauldre soient réhabilités à cet endroit !

       
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