Un soir de juin, nous nous donnons rendez-vous devant le haut portail de la prison pour insectes  délinquants de la RN12. Nous sommes dans le haut du hameau de Chennevières. Nous empruntons à gauche un sentier au décor bucolique, bordé d’herbes folles, de hauts chardons et d’orties. Sur notre gauche, une immense antenne s’élève vers le ciel couchant aux couleurs pastel. Le chemin s’enfonce et descend vers la plaine de Jouars, gommant petit à petit à nos oreilles le léger souffle de la prison. Alors qu’une libellule héliportée survole soudain le clocher arrondi de l’église de Jouars, nous débouchons sur un immense rond-point pavé. D’un côté, un grand arbre au bois mort balise le terrain.  La libellule s’approche de plus en plus de nous dans un grondement effroyable qui réveille la plénitude de la plaine. Puis à notre plus grand étonnement elle se pose sur l’aire devant nous et fait débarquer trois petites coccinelles qu’elle nous demande, avant de redécoller, de conduire à la prison toute proche.
Indisciplinés que nous sommes, nous refusons de participer à cette arrestation et libérons les trois jolies coccinelles dans le sentier bucolique afin qu’elles remplissent un travail d’intérêt général : manger les pucerons !

Les insolites de Chennevières          A l'atelier "Plume d'Oie"